Parmi la trentaine de start-up finalistes des Midemlabs 2015, sélectionnées pour faire le pitch de leurs solutions à Cannes à l’occasion du Midem, l’anglaise Dice explore de nouvelles formes de billetterie mobile et augmentée.
Sélectionnée parmi les 30 finalistes des Midemlabs 2015, qui se dérouleront début juin à Cannes dans le cadre du Midem, la start-up anglaise Dice a décidé de porter le fer de la disruption sur le terrain de la billetterie en ligne : avec une application de ticketing 100 % mobile, qui offre un service garanti sans frais (de réservation, d’impression, d’envoi, etc.). En négociant directement avec les salles et les producteurs de spectacles des lots de m-billets revendus au prix facial via son appli mobile, sur une sélection de concerts à ne pas manquer en ville, Dice évite à l’acheteur de se retrouver en concurrence avec les bots – ou robots logiciels – des brokers, qui prennent d’assaut les sites de vente dès l’ouverture de la billetterie.
L’appli mobile de Dice permet également de réserver des places pour ses amis, qui seront invités par e-mail à acheter leur billet, et de remettre en vente au prix facial les billets achetés sur la plateforme, en cas d’empêchement ou de renoncement. De quoi constituer un lot de billets de seconde-main pour les concerts « sold-out », et faire le bonheur des utilisateurs inscrits sur les listes d’attente, à l’abri des abus du second marché. Lancé à Londres, le service a ouvert ses portes sous iOS et Android à Manchester, Bristol et Glasgow. New York est sur la liste.
« Curation » et découverte
Au delà de la billetterie, l’appli mobile de Dice fait également office de guide des spectacles local, et de plateforme de curation et de découverte, qui intègre des liens vers Spotify et vers Youtube, pour écouter les artistes avant d’acheter un billet. Une équipe éditoriale opère, sous la direction de la DJ et journaliste Jen Long, une fine sélection des spectacles à ne pas manquer. « [A terme] notre plateforme référencera à tout moment une sélection d’environ 200 spectacles. […] Une fois que nous aurons mis en place notre moteur de personnalisation, nous pourrons commencer à segmenter [le service] », confie Phil Hutcheon, ancien manager d’artistes et fondateur de Dice, au quotidien anglais The Guardian.
Incubée par une agence de design applicatif qui a développé l’appli mobile et est l’un de ses primo-investisseurs, la nouvelle plateforme de ticketing « orientée-fans » Dice a été financée par une première levée de fonds de 1 million de livres, et s’est dotée d’infrastructures qui lui permettent de traiter un volume de billets à hauteur de ses ambitions : « Nous pourrions remplir le Wembley Stadium en moins d’une minute », se félicite Phil Hutcheon, qui anticipe déjà la déclinaison du service dans d’autres villes anglaises et à l’international.
En quête du bon modèle
Il est moins disert sur ce que sera le modèle économique de la plateforme en l’absence de commission sur les ventes de billets. Les équipes de Dice visitent managers et artistes pour les convaincre des bénéfices potentiels qu’ils peuvent attendre de leur solution technologique, au premier rang desquels celui de reprendre le contrôle de leur billetterie et de remettre la main sur les données clients, à l’abri des brockers. « Au départ, l’absence de frais de réservation a été un casse-tête, répond Phil Hutcheon, mais c’est ce qui a libéré notre imagination pour savoir comment générer dix fois plus de revenus à terme. »
Plutôt que vers le cross-selling, de merchandising ou autre, Dice pourrait s’orienter vers des formules premium incluant de nombreux services à valeur ajoutée, ou, pourquoi pas, des forfaits permettant d’assister à plusieurs concerts dans le mois. L’entreprise peut également produire des analytics, ou données de marché, et tenter de les monétiser « Nous avons beaucoup d’idées que le fait de supprimer toute friction entre le fan et l’artiste rend possibles », se contente de dévoiler Phil Hutcheon. Le mystère sera peut-être moins entier à l’issue des Midemlabs 2015.