latin : proscenium, du grec proskênion, de skênê, avant-scène

Des synergies entre acteurs du numérique et des industries culturelles pour doper l’innovation – PISTE 5

incubateurFavoriser l’innovation, c’est d’abord favoriser les rencontres, la coopération et les synergies entre le monde de la création et celui du numérique. L’ouverture de ses API (interfaces de programmation) aux développeurs d’applications tiers par Spotify, ou le programme Open EMI lancé par la maison de disques avant son rachat, sont des exemples de rapprochement fructueux entre les deux communautés.

Cette volonté de favoriser les synergies entre création et innovation peut se manifester par l’organisation de Music Hack Days comme ceux de Londres ou de Boston. Des événements similaires peuvent être organisés lors de manifestations dans les autres filières (édition, cinéma, etc.). L’émergence de pôles de compétitivité regroupant de jeunes pousses des secteurs de la création et de l’innovation technologique, par exemple autour d’équipements spécifiques (de type SMAC), pourrait participer d’une territorialisation de cette dynamique, et d’une relocalisation de l’économie de la culture.

Mots-clés : synergies, labs, incubateurs, pôles de compétitivité, expérimentation, collectivités, territoires, innovation

Les sous-pistes de réflexion dégagées

  • Des passerelles entre monde académique, acteurs de l’innovation et acteurs culturels
  • Transition numérique : les leçons à tirer de la musique
  • Le spectacle vivant comme lieu de prototypage pour le numérique
  • De nouveaux modèles de licences adaptés au nouveaux médias
  • De nouveaux rapports de force entre acteurs de la culture et du numérique
  • L’impact de la délinéarisation, du modèle de l’accès, de la logique du streaming sur le modèle économiques des industries culturelles

Les rapports d’étonnement de la piste 5

Le monde de la culture et celui des nouvelles technologies ont longtemps échangé des regards en chiens de faïence, mais de nouvelles passerelles s’établissent aujourd’hui entre les deux univers (clusters, tiers-lieux, pépinières, incubateurs) qui ouvrent la voie à de nouvelles synergies porteuses d’innovations, dans les usages, les technologies et les modèles économiques. Une dynamique que les pouvoirs publics soutiennent, et que de nombreux rapports d’étonnement soulignent ou invitent à développer.

RE n° 1

La forte présence française au CES 2015 à Las Vegas a ait l’objet d’une large communication politique, ce qui est remarquable.

C’est la première fois qu’il y a une telle implication politique pour faire valoir les start-up françaises à l’international.

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RE n° 2

La mobilisation des auteurs, pour soutenir les éditeurs dans leur conflit avec Amazon sur le prix du livre électronique, a fait plier le géant de l’e-commerce.

Une démonstration que les créateurs peuvent peser de tout leur poids face aux géants de l’Internet. L’issue du bras de fer entre l’organisme Merlin – qui représente 20 000 labels indépendants – et Google, autour des licences du service Youtube Music Key, en est un autre exemple. De même que celui entamé par Irvin Azoff avec la plateforme de vidéo de Google.

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RE n° 3

Le partenariat noué récemment entre la plateforme de financement participatif Ulule et la plateforme de streaming Spotify illustre l’implication croissante de ceux qui maîtrisent les tuyaux dans la production de contenus.

Spotify permet de soutenir certains projets musicaux en quête d’un financement participatif dans un espace dédié sur Ulule. Le fait de souscrire à ce programme sur le site HelloPlay.fr, avec son compte Spotify, Soundcloud, Deezer ou Last.fm, permet de gagner des HelloPoints, qui serviront à soutenir financièrement des projets sans bourse délier. Hello Bank, service de banque en ligne filiale de BNP Paribas, est à l’initiative du projet.

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RE n° 4

Le site de vente en ligne Vente-privée.com vient de racheter Weezevent, start-up française pionnière de la billetterie en libre-service sur Internet.

Co-producteur de la comédie musicale « Dirty Dancing », propriétaire du Théatre de Paris racheté en 2013 et du Théatre de la Michodière, Vente-privée.com met la puissance de son nouveau média (2 à 3 millions de visiteurs uniques par jour) au service d’événements culturels. La compagnie a créé un division Entertainment qui se veut aussi un laboratoire. « Nous sommes dans une logique industrielle et on se devait d’investir dans la technologie pour continuer à se développer dans le ticketing, être attentif au yield management, dont le marché du spectacle a besoin, comme dans l’aérien », indique Thomas Kouck, directeur général de Vente-privée Entertainement, au journal Les Echos.

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RE n°5

Il y a une multiplication des tiers lieux dans tous les territoires, ce qui ouvre la voie à nouvelles synergies et coopérations (expédition « Alléger la ville » de la FING), à l’hybridation, la transversalité, le décloisonnement.

Tiers lieux, incubateurs, pépinières de start-up sont autant de lieux de partage et d’expérimentation au service de tous les porteurs de propets, et tournés vers la collaboration et l’innovation.

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RE n° 6

BPI France s’intéresse beaucoup plus désormais à l’innovation non technologique, dans les usages ou les modèles économiques, dans la lignée du manifeste « Innovation Nouvelle Génération ».

Les dispositifs d’accompagnement et de financement de l’innovation existants en France s’attachaient essentiellement jusque là à soutenir et promouvoir des innovations purement technologiquew. La BPI (Banque publique d’investissement), qui les regroupe à présent, considère désormais avec autant d’égard l’innovation dans les usages ou les modèles économiques.

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Verbatim :

« C’est très difficile d’entrer en contact et d’échanger avec des représentants de Facebook en France, y compris pour des propositions d’affaires. »

« Dans la musique, il n’y avait guère que le MIDEM jusque là pour donner un écho aux start-up françaises, avec un succès quand même limité, et qui n’a pas dégagé des tendances fortes au niveau international, pour faire valoir ce qu’on est capables de faire en France. »

« Au bout de la chaîne du livre, les auteurs sont les seuls sur lesquels Amazon n’avait aucune prise. […] Ils ont d’autres motivations, en tant que créateurs, que les seules perspectives financières. Amazon s’est retrouvé coincé par la prise de position des auteurs, seul paramètre qu’ils ne pouvaient pas maîtriser dans la chaîne du livre. »

« Spotify, qui n’était jusque là présent que dans la diffusion et la distribution des contenus, commence à sponsoriser leur production. On voit que celui qui maîtrise les tuyaux manifeste des velléités de maîtriser également la production des contenus et de capter la valeur de toute la chaîne. »

« Ce n’est pas tellement le rachat de WeezEvent par Vente-privée qui est étonnant, mais la raison de ce rachat, qui serait principalement une opération de « green whashing » pour le site de vente en ligne. »

« La nomination de Fleur Pellerin à la Culture, qui vient du numérique et connaît bien cette industrie, est plutôt une bonne nouvelle. »

« Il y a émergence d’entreprises ou d’événements dédiés au lien entre art contemporain, art numérique et innovation technologique, et de prestataires spécialisés, d’événements comme le Art Hack Day, de résidences d’artistes en entreprises. »

« Les producteurs accordent plus facilement leur confiance à des start-up/PME de croissance plutôt qu’à de grands groupes. »

Voir le résumé de toutes les pistes de réflexion du conclave

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