latin : proscenium, du grec proskênion, de skênê, avant-scène

Billetterie en ligne, services Web et mobiles, les nouveaux outils du spectacle vivant

APPLIS1De nombreux logiciels et services Web offrent des applications métier clé-en main aux professionnels du spectacle. La culture des mash-up et des API propre au Web ne fait qu’ouvrir un peu plus le champ des possibles en matière d’innovation.

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En se dématérialisant, la billetterie expose désormais le secteur du spectacle vivant tout entier aux ruptures technologiques dont le numérique est porteur. En tant que formidable levier d’innovation dans les services (e-ticket, m-ticket, CRM, paiement sans contact…), la maîtrise de sa chaîne de valeur devient essentielle. la billetterie en ligne connaît un taux de croissance de l’ordre de 15 % à 20 % par an. Et le « zéro papier », porté par le développement des ventes sur mobiles, commence à s’imposer. La disparition totale du papier n’est pas encore à l’ordre du jour, mais son déclin est programmé. Au delà de la billetterie, le Web 2.0 et son écosystème d’API (interfaces de programmation), constituent un nouveau champ d’innovation pour le spectacle vivant sur Internet.

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A une échelle industrielle, l’enjeu que revêt la maîtrise de la chaîne de valeur de la billetterie en ligne a provoqué un mouvement de concentration verticale dont la fusion entre l’américain Live Nation, numéro un mondial de la promotion de concerts et Ticketmaster, numéro un de la billetterie, est emblématique. En France, la nouvelle entité Live Nation Entertainment a racheté dans la foulée le réseau Ticketnet, numéro deux de la vente « intermédiée », physique et en ligne, avec 30 % de parts de marché – contre 55 % pour France Billet, et 10 % à 15 % pour le « pure-player » Digitick (Vivendi).

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Ce mouvement de concentration s’est également traduit par des rapprochements entre acteurs de la billetterie présents sur différents segments de marché. En 2009, Digitick a ainsi mis la main sur Zepass, spécialiste de la revente « légale » de billets entre particuliers sur Internet, avant de se porter acquéreur un an plus tard de Satori, éditeur de logiciels de back office pour la gestion de la billetterie physique et du public, dans les lieux culturels, de visite ou autres. En 2013, le groupe Lagardère faisait l’acquisition de Billetreduc pour une douzaine de millions d’euros.

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En 2011, l’éditeur du logiciel de billetterie manuelle Oscar devenait actionnaire du pure player de la billetterie en ligne Moxity ; et un an plus tard, la FNAC faisait l’acquisition de Kyro Concept, éditeur du logiciel de billetterie Apparté, qui équipe de nombreux théâtres et salles de concert. Depuis, le groupe Fimalac, qui a pris des positions fortes dans la production de spectacles et la gestion de salles, a pris une participation de 50 % dans le capital de Kyro, devenu Tick&Live, aux côtés de la Fnac. Toutes ces opérations visent à élargir la palette de solutions de billetterie proposées (physique, en ligne, en marque blanche, pour la revente de billets) de manière à maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur.

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Dans ce contexte de montée en puissance de la billetterie en ligne, une multitude d’acteurs, à l’instar de Digitick, Ticketlib, Placeminute, Festik, Tick&Live ou Weezevent, proposent des solutions en marque blanche hébergées dans le « cloud », sur leur propres serveurs, sur le modèle du SaaS (Software as a Service). Ces solutions sont susceptibles de favoriser le développement de la vente directe sur Internet et de remettre en cause certaines positions dominantes à terme. Elles se caractérisent par l’intégration de nombreuses fonctions avancées.

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Légalisé en 2007, le « e-ticket », ou billet électronique, remplace peu à peu le billet papier. La France a une longueur d’avance dans la délivrance de billets électroniques. Le différentiel en terme de coût de distribution favorise cette évolution – la délivrance d’un billet électronique est facturée entre 0,5 € et 1,3 € au client, contre 5 € à 6 € pour un envoi postal. L’usager imprime de plus en plus son billet lui-même, ou bien la salle. Et le « zéro papier », porté par le développement des ventes sur mobiles, commence à s’imposer : codes-barre et autres QR Codes qui s’affichent désormais sur l’écran des smartphones constituent d’authentiques billets.

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La vente de billets de concerts sur les téléphones mobiles est le segment de la billetterie en ligne qui connaît la plus forte croissance. Au cours de l’année 2015, le numéro un de la billetterie Ticketmaster (filiale de Live Nation) a vu ses applications mobiles téléchargées par 21 millions de personnes (+ 37 % sur un an). Ses ventes de billets sur mobile ont ainsi progressé de 20 % sur la période, pour représenter 21 % de ses ventes totales en volume.

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La Route du Rock, les Vieilles Charrues, le Hellfest, les Transmusicales, se sont lancés dans le « cashless », ou paiement sans contact. Application mobile ou bracelet connecté, le cashless permet aux festivaliers de se passer de porte-monnaie pour payer sandwichs, boissons et articles de merchandising sur le site, et aux organisateurs d’optimiser la gestion des stocks sur les stands, qui peut désormais se faire en temps réel.

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Le spectateur se voit remettre un objet muni d’une puce (carte, bracelet, badge…), qui doit être chargé en crédit prépayé ou sur un terminal de rechargement. Ce porte-monnaie virtuel permet aux organisateurs d’avoir un système de paiement sans ticket de caisse systématique, une meilleure gestion des flux de personnes, et il évite les problèmes de fraude, de perte ou de vol récurrents. Les solutions cashless permettent également de récupérer toutes sortes de données sur les comportements de consommation des spectateurs ou des festivaliers.

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Au delà de la billetterie, le Web 2.0 et son écosystème d’API (interfaces de programmation, qui permettent de conjuguer les fonctions de plusieurs services Web au sein d’une application tierce), constituent un nouveau champ d’innovation pour le spectacle vivant sur Internet. En croisant la base Songkick avec le profil Last.fm d’un internaute, via les API des deux services, il est par exemple possible de développer un « mashup », ou remix de plusieurs applications, en mesure de lui recommander des concerts en fonction de ses goûts musicaux, ou de lui envoyer des alertes personnalisées tenant compte de sa géolocalisation.

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Le site ProgrammableWeb recense actuellement près d’une centaine d’API événementielles, comme celle de Songkick – plus grande base de données mondiale de dates de concerts – ou de la plateforme d’organisation et de promotion d’événements anglaise Eventility – qui donne accès aux informations publiques stockées dans sa base (lieux, événements, communautés) et permet de les intégrer de manière dynamique à une application ou un site Web. Une application de booking peut, par exemple, tenir compte des métriques auxquelles donnent accès de nombreuses API sur le Web – à l’instar de Tourrent Plans, qui détermine les étapes les plus pertinentes de la tournée d’un artiste en fonction du nombre de téléchargement de ses titres sur les réseaux peer-to-peer dans différentes villes. L’imagination des développeurs est la seule limite.

 

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